La Direction de la culture et du patrimoine du Conseil Général de l’Isère souhaitait initier une démarche d’évaluation des dispositifs de médiation des musées du département à partir de données objectives du comportement des visiteurs. Deux établissements ont été sélectionnés pour cette évaluation, le Musée Archéologique Saint Laurent à Grenoble et la Maison Aristide Bergès (Musée de la houille blanche) à Lancey.
Une mission exploratoire a tout d’abord été confiée à Colportic pour faire l’inventaire des difficultés rencontrées par les professionnels des établissements concernés dans l’usage des dispositifs de médiation et de leur découverte par le public.
Suite aux premières conclusions de cette démarche, une seconde mission a été confiée à la Business Unit Multicom de Floralis pour une double expérience d’évaluation des dispositifs de médiations dans chacun des deux musées.
Mission exploratoire
Cette mission a consisté à faire le bilan des améliorations techniques à apporter à deux niveaux :
- les correctifs à apporter suite à la demande des professionnels, en fonction de leur vécu et des critiques des visiteurs
- les nouvelles opportunités technologies qui pourraient apporter une expérience de médiation plus riche aux visiteurs, et une exploitation plus fiable des équipements
Sans rentrer dans le détail du rapport technique, on retrouve les recommandations classiques faites aux professionnels des institutions culturelles, concernant la sauvegarde des données, l’utilisation de matériels industriels (et non du domaine de la bureautique) pour constituer les dispositifs de médiation, le câblage réseau des établissements et la centralisation des données de médiation pour les rendre vivantes. (Voir le blog pour la démarche générale)
Enfin, un travail technique préparatoire a été mené pour permettre la tenue des tests oculométriques, plus particulièrement au Musée Archéologique St Laurent pour lesquels les conditions expérimentales sont très particulières en raison du faible éclairement des vestiges. En raison d’un budget très contraint, cette expérience a été organisée avec seulement 4 sujets par établissement et n’ayant jamais visité ces Musées.
Evaluation oculométrique de la compréhension du multimédia associé aux vestiges dans le Musée Archéologique St Laurent
Les sujets d’expérience, équipés d’un oculomètre mobile, et munis d’un audioguide étaient invités à regarder le multimédia situé au plafond de l’église et les vestiges situés en dessous de la mezzanine sur laquelle ils se trouvaient. Le son du multimédia était diffusé dans l’audioguide et des projections de couleur permettaient d’identifier les parties des vestiges concernées aux quatre grandes époques de la vie du monument. Une des problématiques posée consistait à évaluer si les sujets regardaient bien les zones concernées des vestiges en synchronisme avec le discours multimédia.
Après dépouillement et interprétation des résultats un rapport de synthèse rédigé par la BU Multicom a été remis aux professionnels lors d’une séance de bilan et d’échanges. Cette expérience sera renouvelée avec un nouveau matériel oculométrique plus sensible.
Evaluation oculométrique de l’orientation des visiteurs dans le Musée de la Houille Blanche
Le scénario proposé aux sujets d’expérience, équipés d’un oculomètre mobile, consistait à parcourir le rez-de-chaussée de l’exposition sans trop s’attarder, pour se rendre à l’étage et faire la rencontre du "Patron" (Aristide Bergès) et découvrir les nombreux documents sur sa vie d’industriel papetier. Une des problématiques posées était en particulier l’évaluation de l’efficacité de la signalétique.
Après dépouillement et interprétation des résultats un rapport de synthèse rédigé par la BU Multicom a été remis aux professionnels lors d’une séance de bilan et d’échanges.
En conclusion
Même avec un nombre limité de sujets, l’expérience a largement montré que l’oculométrie mobile apporte des données objectives très riches sur le comportement des visiteurs, et permet de concevoir ou de rendre plus efficace la médiation dans les lieux de culture.